Le concours piloté par le comité d’enseignement de l’association distingue les meilleurs projets ou mémoires effectués par des étudiants au cours de leur stage de fin d’études ou d’un master dans le domaine de l’énergétique du bâtiment, du génie climatique ou de la ventilation. Les 20 membres du jury, composé à parité d’universitaires et de professionnels, ont examiné les dix dossiers de candidature reçus cette année.
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La performance énergétique en ligne de mire pour l’armée
Flavien Darthout, ingénieur ESTP Paris 2021, a reçu le prix « Mémoire de fin d’étude réalisé en alternance » pour son mémoire intitulé « AMO technique pour un accord cadre CCAEM* portant sur la réalisation de 60 bâtiments neufs d’hébergement » réalisé au Centre d’expertise des techniques d’infrastructure de la défense (Cetid). « Lors de cette troisième et dernière année d’apprentissage au Cetid, j’ai travaillé sur le projet du plan d’hébergement du ministère des Armées. Celui-ci porte sur la réalisation de 60 ouvrages neufs afin d’accueillir un effectif militaire en croissance dans les prochaines années. Pour ce marché, j’étais en charge d’analyser les offres des deux groupements titulaires afin de veiller au respect de la réglementation et des exigences fixées. Cette mission avait pour but de garantir un niveau de conception élevé permettant d’atteindre un haut niveau de performance et un confort amélioré pour les occupants » renseigne Flavien Darthout. Ce dernier avait également pour objectif d’améliorer les connaissances des systèmes mis en œuvre tels qu’un puits climatique et un récupérateur de chaleur sur les eaux grises. En effet, si ces systèmes passifs se développent ces dernières années et permettent de réduire les consommations d’un bâtiment, ils ne disposent pas encore de retours d’expériences solides qui permettraient de valider aisément leur mise en œuvre.
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Déterminer le potentiel de réutilisation des matériaux de démolition
Amila Strikovic, ingénieure Insa de Strasbourg 2021, a été récompensée pour son mémoire « Reuse-LCA : Identification of the reduction potential of the environmental impacts of Swiss buildings through material reuse » en recevant le Prix « PFE soumis au concours européen REHVA ». Son mémoire a été réalisé au Laboratoire d’énergétique solaire et de physique du bâtiment (Lesbat) de la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (Suisse). Amila Strikovic rappelle que : « la Suisse s’est engagée à réduire de moitié ses émissions de CO2 entre 2000 et 2035 et à devenir neutre en carbone d’ici 2050. Aussi, il est essentiel d’agir sur l’un des secteurs les plus polluants qu’est le bâtiment, en misant sur des stratégies efficaces afin de réduire les impacts lors de la fabrication et de la démolition du bâtiment ». La politique suisse compte miser sur l’économie circulaire et, en particulier, sur la réutilisation des matériaux lors de la démolition qui s’applique à travers différentes stratégies (revalorisation, réutilisation en aval et en amont, …). C’est dans ce contexte que s’est inscrit ce projet de mémoire qui vise à réaliser l’analyse de cycle de vie (ACV) de différents bâtiments suisses intégrant des matériaux de réemploi. Ainsi, trois méthodologies d’ACV ont été utilisées pour déterminer les impacts environnementaux des matériaux réutilisés au sein de la « Tour Firmenich » (Genève) qui a été réhabilitée et du bâtiment « Elys » (Bâle) dont certaines façades sont conçues avec des éléments réemployés du site. Ces études de cas ont prouvé le potentiel de réutilisation à travers les différentes méthodes. Par la suite, le projet Réutilisation-LCA sera étendu à d’autres bâtiments avec des stratégies de réutilisation différentes pour disposer d’un échantillon large et ainsi rendre ces données accessibles aux métiers de la construction grâce à la norme SIA 2032.
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Récupérateurs d’eau de pluie géothermique
Ingénieur Insa de Strasbourg 2021, Marc-Olivier Siu s’est vu décerner le prix « Projet de fin d’études » pour son mémoire « Rainergy : conception de prototypes de récupérateurs d’eau de pluie géothermique » réalisé au laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie (Icube) à Strasbourg. Rainergy est un système hybride innovant de faible technicité qui permet à la fois de refroidir passivement un bâtiment et de l’alimenter en eau non-potable (besoins sanitaires, arrosage, …). Cette technologie est basée sur une cuve de récupération d’eau de pluie enterrée restant à basse température toute l’année par géothermie peu profonde. Lors de son utilisation, la cuve fait office de sonde géothermique grâce à une boucle hydraulique et des échangeurs de chaleur. Ce projet vient répondre aux enjeux majeurs comme le confort d’été ou la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain. Il contribue à la mise en conformité des bâtiments : normes de gestion des eaux pluviales à la parcelle, RE 2020,… Il porte sur l’étude de trois prototypes de récupérateurs d’eau de pluie dans le Bas-Rhin. « Le premier est mis en place dans un bâtiment résidentiel à Eschbourg. Il se compose d’une cuve de récupération d’eau de pluie géothermique de 9 m3. Le deuxième prototype est équipé d’une cuve de 11 m3 installée dans un bâtiment résidentiel à Haguenau. Le dernier est doté d’une cuve de 20 m3, en cours de construction, qui sera installé sous un bâtiment tertiaire à Saverne ». Un outil créé sous Excel a permis de dimensionner les prototypes de Saverne et Haguenau et d’analyser les performances réelles des équipements d’Eschbourg et Haguenau. L’état de l’art et les résultats théoriques et expérimentaux obtenus ont mis en évidence les performances élevées de cette technologie. À plus long terme, ce projet fera l’objet d’une étude doctorale financée par l’ADEME et d’une étude géothermique réalisée par l’école des Mines de Paris.
* Conception, construction, aménagement, entretien et maintenance
