Présentation des vœux par le Président et Intervention de Bernard BROLIN
Pour sa première réunion de l’année, le groupe régional CAC avait décidé d’abandonner très momentanément ses préoccupations techniques pour se livrer à une réflexion philosophique en s’appuyant sur la cosmologie et la physique.
La parole a été laissée à Bernard BROLIN, membre et ancien président de notre région. Le thème de l’intervention : Petit Voyage dans l’infiniment grand et l’infiniment petit.
C’est ainsi que nous sommes partis explorer la Voie Lactée, notre galaxie, puis l’atome d’hydrogène, l’élément de la première ligne et de la première colonne du tableau périodique de Mendeleïev et le plus répandu dans l’univers. La Voie Lactée, c’est une galaxie spirale de 100.000 années-lumière de diamètre et une année-lumière, c’est 10.000 milliards de km. Le diamètre de l’atome d’hydrogène, c’est 0,1 nanomètre, soit 1 dix mille
milliardième de km.
Dans un modèle-réduit à l’échelle de 1 km pour 1 année lumière, la Voie Lactée serait ramenée à un diamètre de 100.000 km, et notre soleil, une étoile moyenne parmi plusieurs centaines de milliards d’autres étoiles, aurait un diamètre de 140 microns! L’étoile la plus proche de nous, Proxima du Centaure, se trouverait à 4,2 km. Autant dire, deux grains de sable perdus dans une immensité, avec autour d’eux, le vide. Dans ce modèle-réduit, notre planète, la Terre, ne serait qu’une particule fine de 1,3 micron de diamètre. C’est pourtant là que sont apparues,
successivement, la complexité, la vie et la conscience.
En grossissant, à l’inverse, l’atome d’hydrogène d’un facteur de 10.000 milliards, celui-ci aurait un diamètre de 1km, mais son noyau, composé d’un seul proton, n’aurait qu’1 cm de diamètre. Entre le noyau et la sphère sur laquelle se déplace l’électron, là encore, le vide!
Forts de ces éléments, nous avons suivi la progression de la complexité, depuis les particules élémentaires, quarks et électrons, jusqu’aux êtres vivants complexes en passant par les atomes, les molécules, les biomolécules et les cellules. Une évolution continue depuis 13,7 milliards d’années, depuis le big-bang, au cours de laquelle se sont formées les générations successives d’étoiles et les atomes lourds, sous l’action de 4 forces
fondamentales.
C’est là que notre réflexion a pris un tour plus philosophique. L’évolution de l’univers, des particules élémentaires à l’apparition de la vie et de la conscience, semble s’être faite sur la base d’interactions “réglées” une fois pour toutes. Ces “réglages” fins, comme le montrent les vulgarisateurs scientifiques, sont d’une telle précision qu’une infime variation de l’une ou l’autre des interactions fondamentales conduit à des univers stériles où ni la vie ni la conscience n’auraient pu apparaitre. Tout cela résulte-t-il d’un dessein intelligent? En
d’autres termes, un démiurge a-t-il réglé les forces qui régissent notre univers et déclenché le big-bang?
Nous nous sommes bien gardés de répondre à cette question, les scientifiques eux-mêmes se gardent de le faire, pour la plupart d’entre eux. Certains avancent l’existence possible d’univers multiples, d’autres le principe
anthropique.
En conclusion, et pour détendre un peu l’atmosphère que ces réflexions avaient alourdie, nous avons relativisé les choses en nous souvenant que les vérités d’hier sont les erreurs d’aujourd’hui et que tout ce qui précède dans ce petit voyage peut être demain placé sur la pile des erreurs historiques.
Une expédition passionnante et instructive à mille lieux de nos soucis quotidiens.
Vraiment ! Une belle année qui commence pour notre région CAC.
24/01/219