Réunion technique « Le Miroir d’Eau » à NANTES
Le 25 Avril 2017, précédant notre Assemblée Générale Régionale, une visite du miroir d’eau, monument Nantais et de ses coulisses a été proposée aux membres AICVF Bretagne Pays de la Loire.
Madame Anne-Charlotte GASSER, Responsable du service Ouvrages d’Art à la Direction de l’espace public de Nantes Métropole nous a permis de visiter le local technique et nous a livré une partie des secrets du nouveau monument Nantais.
Au début du XXe siècle encore, la Loire coulait au pied du Château. Pour s’en souvenir, la ville de Nantes et Nantes Métropole ont décidé en 2011 et dans le cadre du projet global d’aménagement du secteur Mercœur-Feydeau de créer un miroir d’eau. Le château, le ciel et les arbres qui l’entourent, s’y reflètent depuis 2015. C’est désormais un lieu de convivialité attractif.
L’idée du miroir d’eau est née, il y a bien longtemps, selon Nantes Métropole. En 1938, au moment du comblement de la Loire devant le château, Etienne COUTANT, directeur de l’esthétique urbaine de la ville de Nantes, en proposait déjà le principe, dans son « plan directeur d’aménagement des espaces centraux. »
Le miroir d’eau contribue à maintenir la présence de l’eau d’une manière contemporaine et répond à une demande des habitants qui regrettaient la disparition d’un bassin préexistant. Inauguré le samedi 5 septembre 2015, cet équipement est la pièce maîtresse du réaménagement du projet Château-Mercœur, confié à l’architecte-urbaniste Bruno FORTIER qui a voulu apporter «un moment de calme» dans la ville, longtemps surnommée «la Venise de l’Ouest».
miroir d’eau sur carré Feydeau
L’ouvrage a été conçu par une équipe de maîtrise d’œuvre composée de spécialistes de la fontainerie (le Nantais DILUVIAL avec JML Consultants), Bruno FORTIER et le bureau d’études Artelia. En forme d’un parallélogramme de 1 300 m2 (66 m x 28,3 m), le miroir d’eau est composé selon un calepinage alternant 2 000 dalles de granit grises et 2 750 noires. Ce revêtement accueille une lame d’eau de 2 cm qui doit être réglée au millimètre. La tolérance fixée était de plus ou moins 10 mm et au final, l’entreprise a garanti 5 mm. Elle repose sur un véritable mille-feuille avec 4 cm de mortier, une étanchéité, 25 cm de gros béton, une dalle de béton armé de 25 cm, des longrines et des poteaux pour garantir un vide sanitaire de 1,5 m sur les 2/3 de l’emprise du miroir.
Le local technique enterré que nous avons visité (une trentaine de membres de l’AICVF par petits groupes de dix) occupe le tiers de l’emprise du miroir. Il accueille notamment une bâche tampon de 180 m3, deux filtres à sable, deux systèmes de pompes, les armoires électriques, les commandes informatiques (qui intègrent un système de télégestion), ainsi qu’une bâche pour l’arrosage du parc. Un ensemble de sondes de niveaux d’eau, anémomètre, détecteur de pluie et sondes hors gel complètent le dispositif.
Alimentée par le réseau d’eau potable pour des raisons sanitaires, la fontainerie comprend 1,3 km de canalisations, 32 jets d’eau (éclairés à leur base par des LEDs) allant jusqu’à 1,50 mètre de haut et une nappe de brouillard alimentée par 208 points de brumisation.
Après un appel d’offres lancé en 2013 et déclaré sans suite car les coûts proposés étaient trop élevés, le chantier a été confié à DLE Ouest pour la partie génie civil et le groupement EMTE/MGL pour la partie fontainerie. Il aura duré un an, pour un montant de 2,7 millions d’euros HT (hors honoraires de maîtrise d’œuvre). En comparaison, le miroir d’eau de Bordeaux de 2 700 m2 est revenu à
6,5 millions d’euros environ.
Le coût de fonctionnement de cet ouvrage se situe autour de 1 à 3% de l’investissement, soit entre 30 000 et 90 000 euros par an.
La visite commentée a été suivie d’un cocktail dans le Passage Sainte Croix, lieu historique de NANTES.
Serge LE GALL
Membre du bureau AICVF Bretagne-Pays de la Loire
Local technique Miroir d’Eau de Nantes
