Visite du 9 novembre 2016 des unités de production de biogaz à partir des eaux usées de la station d’épuration de l’Eurométropole de Strasbourg et d’injection de biométhane dans le réseau de gaz nature
Une trentaine de personnes ont participé à la visite de la première station d’épuration en France à injecter du biométhane dans le réseau de gaz naturel. Une visite très intéressante par le caractère innovant des solutions techniques et les impacts positifs sur l’environnement.
Frédéric Pierre, chef du projet, a servi de guide pour la visite et répondu aux nombreuses questions.
Il a d’abord présenté le fonctionnement de la quatrième plus grande station d’épuration en France. Des installations impressionnantes par leur taille qui traitent 96%
des eaux usées domestiques et industrielles de l’Eurométropole, soit une capacité d’un million d’équivalents habitant avec un débit moyen de 200 000 m3/j d’eaux usées.
Le projet industriel de production de biométhane a été initié en 2011 et nécessité la concrétisation de partenariats industriels et financiers. L’Eurométropole a confié à VALORHIN (filiale de Suez) par délégation de service public l’exploitation de la station et la production de biogaz. La société BIOGENERE, composée de SUEZ et de RESEAU GDS, a été créée pour épurer le biogaz afin d’obtenir le biométhane que Réseau GDS injecte ensuite dans son réseau de distribution public de gaz naturel.
Le projet de production de biométhane n’aurait probablement pas vu le jour sans le soutien de l’Europe qui, par l’intermédiaire de son programme LIFE, a contribué financièrement à hauteur de 50%.
Comment ça marche ?
Les boues extraites du traitement des eaux usées puis épaissies sont injectées dans un digesteur où la fermentation anaérobie produit le biogaz. Une partie du biogaz obtenu est utilisé comme combustible pour le four d’incinération des boues permettant d’économiser 1 000m3/an de fioul. L’installation répond ainsi à l’ambition d’une usine d’épuration des eaux usées pratiquement autonome en énergie.
Le bilan environnemental est remarquable car la station a réduit de 2/3 ses émissions de CO2 et contribue à l’atteinte des objectifs de 2020 du Plan Climat Territorial. Le cercle vertueux du circuit court est en place : les déchets locaux sont valorisés par la production d’une énergie renouvelable (le gaz vert) réutilisée localement.
Le bilan thermique optimisé est particulièrement intéressant (voir croquis ci-dessous).
Le biogaz en l’état doit subir ensuite un certain nombre de traitements pour le purifier (élimination des traces de souffre, séparation du CO2 …) et l’odoriser (le biogaz est inodore) afin de répondre aux critères très stricts de composition du gaz des réseaux de distribution. Après contrôles et comptage par Réseau GDS, le biogaz est injecté dans le réseau de gaz naturel strasbourgeois qui devient ainsi le premier réseau de distribution avec le plus fort taux de gaz vert. L’installation est opérationnelle depuis septembre 2015.
La visite s’est terminée autour d’un verre de l’amitié qui a permis de poursuivre les échanges.
